samedi 15 août 2009

Lara règle ses comptes avec le punk




Je suis là entrain de coudre un patch d'inner terrestrials sur mon pantalon de voyageuse, après avoir fait un tour dans un centre commercial de trois étages entièrement dédié aux fringues fashion punk à Bandung en Indonésie... Et je me demande pourquoi j'ai toujours ce désir d'appartenir à la famille punk?

Mais qu'est-ce que j'appelle le punk d'abord? Je pourrais prendre le mot au sens le plus large et là ça engloberait tout et n'emporte quoi, les groupes du punk rock au grind core en passant par l'anarcho-punk, le NY hard core new school etc etc..., du plus commercial au plus DIY, de 77 a maintenant, la musique aussi bien que les idées, le style vestimentaire... Bon mais ça n'aurait aucun sens... et puis pour moi le punk c'est pas ça. C'est un mouvement de colère qui s'exprime sous une forme musicale violente. C'est une remise en questions du monde tel que nous l'imposent ses dirigeants (politiques et économiques). C'est une alternative à ce systeme matérialiste... C'est une salle de répé ou une salle de concert où on a redéfini les rapports entre tous les protagonistes pour coller à nos idées... en dehors de tout système économique de profit...

Je suis éternellement reconnaissante au milieu, à la scène punk d'avoir permis à mes idées de s'exprimer, d'exister, même, car elles y étaient partagées, et d'évoluer... Ce fut pour moi comme un berceau, qui m'a portée et élevée, sans lequel je ne sais pas où je serais! Il m'a donné du courage, de la force...

Mais j'ai dû le quitter pour aller m'épanouir ailleurs, pour passer à l'action, pour poser mon empreinte: créer quelque chose. J'ai quitté le no-future pour participer à un renouveau qui répond aux complaintes du punk... Le punk est contre la guerre, contre le racisme, contre le capitalisme, contre l'oppression; il faut donc construire la paix, la tolérance (l'amour), une économie sobre de proximité, la liberté... (passer du "non" au "oui", du "contre" au "pour")


Puis je me suis mise un peu en colère (intérieurement) contre le punk. Car le punk aime tellement son mode de vie rebelle, qu'il n'a aucun intérêt à changer une société oppressive, matérialiste, haineuse, sans laquelle il n'a plus de raison d'être... Une contre-culture qui a besoin de la culture pour être contre...




Et c'est là que le mot "fashion punk" revient spontanément à ma conscience. Ce serait pas ça, être un "fashion punk"?


(Ou bien est-ce que je viens de comprendre le sens de l'expression "no-future"? un mouvement qui n'a pas d'avenir car il se dissoudra lorsque ses buts seront atteints?)


Blagues à part...

Là je me rends compte que dire ça c'est traiter 80% des punks de fashion punks, et ça m'embête un peu: j'aime mes amis...
Enfin... Il y a quand même des punks qui ne se contentent pas de revendiquer (dire), mais qui agissent (faire) à différents niveaux. Certains recyclent quelques canettes, d'autres organisent des manifestations... D'autres choisissent de vouer leur vie à faire evoluer le secteur qui les intéresse...

Je pense que ce qui m'attache encore au punk, c'est que pour moi c'est un mode de vie qui est le reflet d'idées radicales de paix, de liberté, de justice, d'écologie. C'est en cela que je me reconnais dans ce mouvement. C'est un courant de pensée intellectuel de dépassement qui pousse à chercher un autre sens à la vie que le matérialisme.

Mais quand je vais au concert, aujourd'hui, je ne vois qu'une chose: un courant musical, un style vestimentaire. Quelques idées intéressantes, pas mal d'alcool... Ca ne me suffit pas... Evidemment la salle de concert n'est peut-être pas le théâtre de la révolution! C'est sans-doutes dehors que toutes ces personnes font bouger les choses, agissent... en dehors des paroles, des productions, et de la littérature punko-punk. Je l'espere...



vidéos par Yohan (à Bandung)



1 commentaire:

  1. Intéressante réflexion .... Tu verras, la crète va très bien à Tao ! ;))
    Bises ma belle ...
    Cécile

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