samedi 31 janvier 2009

DU CIMENT AU PROJET

Ce matin on fait une chappe de ciment... Je mélange la poudre volatile avec du sable et je pense à Nicky, à qui j'avais refusé mon aide pour la partie béton de sa maison... Je sens le goût du ciment dans ma bouche et je pense aux déchets nucléaires que l'on recycle dans le ciment et les parpaings, ne sachant plus quoi en faire... Je suis wwoofeuse, et je travaille déja pas beaucoup, alors je me sens pas en droit de dire non... mais je travaille avec une idée en tête: je ne veux pas de ciment chez moi...

Cette idée soulève cependant quelques questions:

mon chez-moi idéal est un lieu collectif... Dans un lieu collectif, pour moi, il faut un minimum de règles d'ordre général qui permettent aux personnes d'oeuvrer vers un objectif commun sans entraves majeures. Mais pour moi un minimum c'est un minimum, inutile de rédiger des centaines de lois qui régissent chaque petit aspect de nos vies... Et interdire le ciment rentre dans cette catégorie des lois de détail que je trouve encombrantes voire invasives...

Alors... pour moi, "pas de ciment" rentre dans la règle numéro 1 de ce lieu virtuel: "protection de l'environnement" à définir par une phrase du style: "nous oeuvrons collectivement en ce lieu pour préserver, protéger, et restaurer l'environnement, en utilisant et consommant en priorité des matières naturelles et locales, en recyclant et réutilisant (en évitant donc de contribuer aux circuits commerciaux polluants), en utilisant en priorité des énergies propres (en évitant donc de générer des déchets non-recyclables et des émissions polluantes)."

En écrivant ca je réalise que tout est une question de priorités... un exemple: je veux poser un plancher... 4 solutions:

-j'achète du plancher tropical pas cher mais qui détruit les poumons de ma planète et génère beaucoup de CO2 lors de son transport. Je pose mon plancher de suite (priorité budget et temps)

-j'achète du plancher local, forêt renouvelée, plus cher, je génère un peu de CO2 pour la production du bois. Je pose mon plancher de suite (priorité temps + gestion durable des forêts)

-je récupere le bois (palettes qui sinon seraient brulées dehors à perte d'énergie) ca met (beaucoup) plus de temps (qui pourrait être utilisé, je sais, à sauver les baleines ou plutot les thons et les requins sur un bateau de greenpeace... je sais...), l'aspect final ne correspond pas aux critères esthétiques conventionnels, mais c'est gratuit et écologique (sauf pour les baleines et une petite émission de CO2 car dans les 3 cas, le bois, faut bien le transporter...) (priorité autonomie et écologie)

-je fabrique moi-même les planches avec les arbres de ma forêt... pas toujours possible... faut avoir une forêt et du matériel. ca met du temps et je consomme un peu de pétrole (priorité autonomie, esthétique, écologie)

un autre exemple: j'utilise du pétrole (coupé a l'huile de friture recyclée récupérée au resto du coin biensûr) pour faire fonctionner un broyeur de végétaux pour produire un mulch qui va restaurer de facon significative l'humus... alors... priorité économie de carburant ou lutter contre l'érosion des sols?

L'important quoi qu'il en soit c'est de respecter la liberté et les priorités de chacun. Pour moi, Lara, la priorité c'est l'humus, c'est la protection de l'environnement, c'est le boycott des circuits conventionnels de production polluante et de consommation facile... Je ne suis pas pressée, et mon confort personnel matériel est secondaire... On m'a déja taxée de guerrière, et bien que ce terme me déplaise de par sa négativité, je pense comprendre en quoi il me définit, tout comme mes amis Katy et Régis...

Nos convictions, notre envie de redresser la barre sont si fortes (et peut-être aussi notre confiance en (conscience de) notre propre pouvoir d'influer sur le monde?) qu'elles s'appliquent à tous les aspects de nos vies personnelles, et nous sommes prêts à sacrifier beaucoup pour elles... à tort ou à raison...



(je ne dis pas que nous sommes parfaits, moi je consomme compulsivement des sucreries, d'autres fument, on a tous des faiblesses, c'est pas facile d'être en accord total avec nous-même... voire impossible...)

Je disais donc que chacun est libre, chacun a ses priorités... et je les respecte... Mais ce lieu collectif, pour qu'il fonctionne bien, sans devoir passer des heures a débattre en réunion comme ca se passe dans la majorité des associations (que je respecte, dont j'admire la patience, l'intelligence, l'organisation, la ténacité, l'utilité), il doit réunir des personnes qui partagent des idées, des objectifs et des priorités... Et la priorité à l'environnement est pour moi une valeur essentielle constitutive du projet.


Et la diversité dans tout Ça? C'est vrai il ne s'agirait pas d'exclure les personnes qui ne partagent pas les mêmes idées et objectifs... Bien au contraire! Et puis la pensée unique, non merci! Tout le monde est le bienvenu dans ce lieu (qui n'existe pour le moment que dans ma réalité imaginaire... faut bien commencer quelque part!) Mais je crois qu' il est important que les permanents de ce lieu forment un groupe solidaire qui va dans une même direction... ce ciment-là je le veux bien!

Voilà ou m'a menée le ciment... mon cerveau est en ébullition tant mon désir de créer ce lieu est fort...

Dans les prochains messages de ce nouveau blog perso, je vous parlerai peut-être bientot de visualisation créative, à savoir que la première étape dans la création de quelque-chose c'est la création dans la tête...

Peut-être que je vous parlerai de la règle numéro 2 de ce lieu collectif virtuel... (il n'y a que deux règles: respect de l'environnement, respect des autres personnes)

Peut-être accessoirement je vous raconterai mon voyage! (j'entends soupirer de soulagement ceux que mes réflections n'intéressent pas...)

Ah je pourrais parler d'alternatives au ciment aussi...

Bon on verra bien... en tous cas, vos critiques sont les bienvenues, je tiens juste à préciser que ce sont des pensées, et que loin de moi l'idée d'imposer qoi que ce soit a qui que ce soit...

allez à bientot...